Tant que la santé va…

Par Sue Kendall-Bilicki, OCDE

La santé est une priorité qui nous concerne tous. « Comment ça va ? », « How are you ? », « Wie gehts »... Derrière l’apparente formule de politesse demeure le sentiment qu’être en bonne santé est un véritable pré-requis pour bien se porter. Mais quel est le prix de santé ? Ou plutôt, quel est son coût ? Nous sommes tous convaincus de l’importance de la santé : la santé ressort comme l’une des 3 priorités les plus populaires parmi les utilisateurs créant leur indicateur du vivre mieux, aux côtés de l’éducation et de la satisfaction à l’égard de la vie. Mais alors que la crise économique et financière pousse les gouvernements à couper leurs dépenses, comment se portent nos systèmes de santé ?

 

La réponse est la suivante : être en bonne santé au 21ème siècle est coûteux – en 2010 les dépenses de santé représentaient 9.5% du PIB en moyenne dans les pays de l’OCDE. Certes, c’est un taux moins élevé qu’en 2009, mais de peu – le taux s’élevait à 9.6% en 2009. De plus, cette faible baisse intervient après des années de hausse – les dépenses globales de santé dans les pays de l’OCDE ont augmenté de 5% par an en termes réels entre 2000 et 2009. L’inversion de cette tendance fut largement le résultat de coupes budgétaires dans le secteur de la santé, réductions dont les effets ont véritablement commencé à se faire sentir en 2010. Ce fut particulièrement le cas dans les pays européens, lourdement frappés par la récession.

Les dépenses publiques dans le secteur de la santé ont baissé de 0.5% dans les pays de l’OCDE en 2010, mais cette baisse atteint plus de 7% en Irlande, Islande et en Estonie, notamment du fait des coupes budgétaires.

Mais les montants investis par un pays ne reflètent pas nécessairement l’état de santé ou la perception de leur état de santé des citoyens. Le niveau de dépenses n’explique pas pourquoi 72% des hommes au sein de l’OCDE se déclarent en bonne santé, contre seulement 67% des femmes, comme le révèle l’indicateur du vivre mieux. Ou pourquoi, malgré une espérance de vie inférieure de 5 ans, les habitants des États-Unis se déclarent en meilleure santé que les japonais dont l’espérance de vie est parmi les plus élevées de l’OCDE. En Irlande et en Islande, l’espérance de vie et l’auto-évaluation de son état de santé étaient au dessus de la moyenne de l’OCDE avant les récentes coupes budgétaires.

Notre état de santé dépend également de ce que nous en faisons. Nous savons tous que le tabac, l’alcool, le manque d’activité physique et une alimentation déséquilibrée, augmentent les risques d’une mort précoce. Mais si de nombreux pays ont réussi à réduire le tabagisme, l’obésité et le surpoids, autres facteurs de risque, se profilent à l’horizon. Le taux d’obésité a plus que doublé dans un certains nombre de pays de l’OCDE ces 20 dernières années et dans 21 des 34 pays, plus de 50% de la population adulte est aujourd’hui définie comme étant obèse ou en surpoids.

« Un esprit sain dans un corps sain » resterait donc bien un objectif à atteindre.

En savoir plus:

La Base de données de l'OCDE sur la santé 2012 est disponible sur OECD.Stat, le portail statistique de toutes les bases de données de l’OCDE. Pour plus d’information sur la base de données : http://www.oecd.org/sante/basedonnees.

Ou décourvrir le Tableaux-clés de l 'OCDE sur la Santé.

Ou aussi pour découvrir quel pays est le plus en forme, allez sur la page santé de l’indicateur du vivre mieux

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