Une faim de loup
Comment surmonter un hiver difficile ? Augmenter le chauffage? Porter des habits plus chauds? Sortir de la forêt pour dévorer les rennes de votre voisin ? Dans la République de Yakoutie (Sakha), au nord-est de la Fédération de Russie, les loups ont fait leur choix. Et face aux attaques répétées sur les rennes, principal moyen de subsistance des éleveurs locaux, l’état d’urgence a été décrété. Les 16.000 rennes tués en 2012, pour un coût évalué à près de 150 million de roubles (3,7 millions d’euros) pour les éleveurs, ont incité Le gouvernement local à ouvrir la chasse aux loups – avec à la clé, une prime pour quiconque en abattra le plus.
Ceci illustre parfaitement que les citoyens se tournent vers leur gouvernement pour des raisons très diverses, qu’il s’agisse du système éducatif, de la santé ou même en cas de faim de loup – au sens propre du terme si vous êtes un éleveur de rennes à Sakha.
Mais certaines règles s’imposent dans l’élaboration de politiques destinées à l’amélioration de la qualité de la vie, et ce, quelle qu’en soit l’échelle – locale, nationale ou internationale. Toute politique doit être avoir des objectifs clairement définis – à Sakha, il s’agit de réduire le nombre de loups de 3.500 à 500, un niveau considéré comme soutenable à la fois pour les loups et pour leurs voisins les hommes. Il faut également être capable de mesurer les résultats des politiques – dans l’exemple de Sakha, la récompense pécuniaire pour le chasseur ayant abattu le plus de loups est une motivation non négligeable qui pousse à prouver ses prouesses auprès de l’officier en charge du décompte.
À l’autre extrémité de l’échelle politique, le gouvernement de la Fédération de Russie s’efforce de délivrer des politiques pour tous les citoyens, où qu’ils habitent. Les loups ne menacent pas l’emploi et la sécurité personnelle de tous les citoyens, mais les politiques doivent répondre aux besoins de tous les citoyens : de la santé à l’emploi, des routes à l’éducation, à l’air pur. Au-delà des préoccupations de leurs citoyens, les gouvernements doivent être en mesure d’évaluer les résultats de leurs politiques.
La Fédération de Russie est intégrée à l’Indicateur du vivre mieux de l’OCDE depuis 2012. Ceci permet aux citoyens de comparer la performance de la Fédération dans des domaines clés tels quel la santé, l’éducation et la satisfaction générale à l’égard de la vie, mais aussi des indicateurs économiques plus traditionnels comme le revenu. L’Indicateur du vivre mieux est désormais disponible en russe, élaboré en partenariat avec la RANEPA– Russian Presidential Academy of National Economy and Public Administration. Les russes peuvent donc créer leur indicateur en fonction de leurs priorités et comparer la performance de leur pays aux autres. L’Indicateur du vivre mieux en russe sera officiellement lancé au Forum Gaidar à Moscou cette semaine.
La Fédération de Russie est un partenaire de longue date de l’OCDE, et est en voie de devenir un pays membre. Elle participe déjà au travail de l’OCDE dans un certain nombre de domaines – elle est signataire à la Convention sur la lutte contre la corruption depuis 2012 et membre de l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire depuis le 1er janvier 2013.
À la tête de la présidence du G20 pour l’année 2013, la Russie a fixé la croissance comme priorité ainsi que les objectifs suivants : emplois et investissements de qualité, confiance et transparence, et régulation efficace.
Ceci sert de rappel opportun que l’élaboration de politiques meilleures pour une vie meilleure est un processus compliqué à toutes les échelles : locale, nationale ou internationale. Et que quel que soit le problème, qu’il s’agisse de se protéger des loups, de combattre la corruption ou de relancer l’économie mondiale, il est nécessaire de se fixer des objectifs et de définir les résultats escomptés.
En savoir plus :
Découvrez la version russe de l’Indicateur du Vivre Mieux.
En savoir plus sur le travail de l’OCDE sur la Fédération de Russie
(et si vous voulez en savoir plus sur les loups de Sakha : Wolf threat grows in Yakutia, The Voice of Russia; Russia: Raids by wolves spark ‘emergency’ in Sakha, BBC News).
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